[article] Plus de deux mois de grève à la Poste d’Ajaccio, rien de nouveau

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C’était il y a une semaine, Marylise Lebranchu promettait une réponse rapide.

Où en est-on du conflit de La Poste ? Apparemment nulle part. Jeudi dernier (il y a exactement une semaine), le tribunal de grande instance d’Ajaccio enjoignait aux grévistes de ne pas empêcher les non grévistes de travailler. Parallèlement, Marylise Lebranchu assuraient les facteurs en grève qu’elle « les avait compris ». Elle promettait que le dossier de ce conflit autour de la réorganisation de la distribution du courrier serait, le plus vite possible, sur le bureau d’Arnaud Montebourg, ministre de tutelle des postiers.

Depuis, rien de nouveau. Une autre semaine vient de s’écouler sans courrier pour les usagers ajacciens.

On se rappelle que la direction régionale de La Poste avait salué la décision de la justice et avait assuré que cela permettrait de reprendre la distribution du courrier. Il semble en fait que les quelque 45 personnes – non grévistes, cadres et CDD – mobilisées au Vittulo ne soient pas en mesure de compenser l’absence des 60 facteurs qui n’ont pas repris le travail. Peut-être que distribuer le courrier ne s’improvise pas, en fin de compte. Et que l’incidence du « blocage » n’était pas si importante que cela…

Pour l’heure aucun des grévistes n’a « craqué ». Personne n’a repris le travail, mais on redoute les gestes de désespoir à l’encontre des autres ou d’eux-mêmes. « Il y a des gens qui ont 193 euros sur leur fiche de paie ce mois-ci. Et M. Espinasse ne fait aucune proposition »,résume sobrement Jean-Bernard Poli.

Y a-t-il un ministre au ministère ?

Parallèlement, aucune réponse d’aucun ministère. Le dossier de La Poste d’Ajaccio devait aller au plus vite sur le bureau d’Arnaud Montebourg dès le retour de Marylise Lebranchu à Paris. Mais le temps ministériel doit ressembler au temps judiciaire. Et « au plus vite » ne veut peut-être pas dire la même chose à Ajaccio et à Paris…

En tout état de cause, les grévistes qui avaient rencontré longuement le conseiller social de la ministre de la Décentralisation n’ont toujours pas eu de retour.

Et le début du mois d’août – celui où toutes les administrations s’arrêtent – arrive désormais à grands pas.

Serial coupeurs

Dans cet enlisement de première catégorie, les premières victimes sont les plus faibles.

Alors que les belligérants campent sur leurs positions, fermes et inflexibles, les victimes (on hésite à dire « civiles » par égard pour les morts d’autres conflits) deviennent de plus en plus nombreuses.

Les coupures d’eau, d’électricité et de téléphone commencent à se multiplier.

Bien sûr, ceux qui ont pris l’option de la facture internet et du prélèvement automatique n’ont pas eu le moindre problème. Mais ceux qui prennent ce type d’option sont en général des personnes relativement jeunes et aisées.

Pour les autres – et ils sont très nombreux dans la cité impériale – les galères commencent.

Depuis leurs bureaux – parfois éloignés d’un bon millier de kilomètres – les services contentieux ont décidé que les « mauvais payeurs » allaient être sanctionnés.

Autant dire que le discernement n’est pas la qualité première de ce genre de services et qu’ils ne sont pas adeptes de la frappe chirurgicale ou de la convention de Genève.

Des familles se sont retrouvées sans eau, sans électricité ou sans téléphone alors qu’elles n’ont pas reçu la moindre facture depuis deux mois. Et ne savent donc pas de combien elles sont redevables…

On n’a pas hésité à couper des lignes téléphoniques attribuées à des personnes âgées et/ou handicapées qui n’ont pas la possibilité de sortir de chez elles. Et cela alors qu’il s’agit de leur seul lien avec l’extérieur en cas de problème médical.

Urgence

Il est plus qu’étonnant que la direction de La Poste n’ait pas pris attache avec les différents organismes concernés. Attend-on que quelques-unes de ces victimes collatérales « pètent les plombs » et investissent le centre du Vittulo pour y récupérer leur courrier au milieu des centaines de milliers d’objets en souffrance qui s’amoncellent dans les locaux ? Enverra-t-on les forces de l’ordre contre eux à ce moment-là ?

Espère-t-on que l’un des grévistes fera une « c…rie » ? Est-on prêt à risquer des blessés, voire pire ?

La rupture n’est pas loin. Et le temps presse.

source : Corse Matin

[Article] La Poste: la justice condamne les grévistes Marylise Lebranchu les reçoit

VIDÉO. La Poste: la justice condamne les grévistes Marylise Lebranchu les reçoit

Ce jeudi après-midi, au tribunal, la direction de La Poste a eu gain de cause sur toute la ligne. Mais les grévistes font appel. Cinq heures plus tard, la ministre de la décentralisation fait office de médiateur

Rien, absolument rien ne semblait être en mesure de remettre la direction de La Poste et les grévistes du Vittulo autour d’une table de négociations hier après-midi. La décision du TGI statuant en référé avait donné totalement raison à la direction.

Aucune des pièces produites par la CGT n’a été prise en compte. Les images de France 3 donnant une autre version des faits avaient été écartées. Comme les constats et les rapports des fonctionnaires de l’inspection du travail pointant des délits d’entrave et des infractions au code du travail.

La direction de La Poste, saluant ce jugement dans un communiqué, estimait hier que : « Cette décision est satisfaisante pour tous : pour la population ajaccienne qui recevra son courrier plus régulièrement, pour les non grévistes qui pourront travailler sans entrave dans la sérénité et pour les grévistes qui, nous l’espérons, cesseront les blocages et éviteront les risques de violence… »

La direction affirme en conclusion qu’elle souhaite « reprendre les négociations le plus rapidement possible dans un climat apaisé ».

En ce qui concerne le climat, la météo reste pourtant à l’orage du côté des grévistes. Quelques heures après la notification du jugement, ils annonçaient, par la voix de leur avocat, MeDon Georges Pintrel, leur volonté de faire appel en demandant « l’examen du dossier en urgence selon la procédure à jour fixe devant la cour d’appel ».

Certes l’appel n’est pas suspensif, mais tant que toutes les voies de recours ne sont pas épuisées, aucune décision de justice n’est définitive. Et les deux mois de conflit qui viennent de s’écouler n’ont pas entamé la combativité des grévistes.

« Il y a 60 grévistes et 14 non grévistes au centre du Vittulo. La direction a embauché une trentaine de personnes en CDD pour casser la grève », résumait Jean-Bernard Poli hier.

Qui rappelait au passage les raisons de ce conflit : « Nous défendons nos conditions de travail et l’emploi dans une région sinistrée. La réforme de sécabilité que la direction veut faire passer en force ne marche nulle part. »

Les difficultés rencontrées par la population ne le laissent pas insensible. « Est-ce que vous croyez que nous ne comprenons pas ? Sur nos tournées, les gens deviennent pratiquement des amis. Mais ce que veut la direction va dégrader le service. Il va y avoir des tournées par terre… »

Il rappelle d’ailleurs que les retenues de salaire ont été effectuées. « Il y a des mères de famille qui se retrouve avec 450 euros ce mois-ci. La direction joue d’ailleurs un drôle de jeu en n’effectuant pas les mêmes retenues à tout le monde »,s’indigne-t-il. Avant de préciser que ceux qui ont été moins ponctionnés viendront en aide à ceux qui ont été le plus touchés.

Sécabilité kézako ?

Le mot est un barbarisme. Il n’existe pas. Mais le concept est simple : organiser les facteurs par équipes de six. Et lorsque l’un d’eux est absent, faire prendre en charge son travail par les cinq autres.

« Passe encore pour du ponctuel, mais la direction a décrété que chacun d’entre nous aurait un mercredi sur six de congé supplémentaire. Vous imaginez ce qui va se passer si un autre tombe malade ? » Ce congé, ils n’en veulent pas, sûrs et certains que cela va dégrader le service rendu et créer des conflits au sein des équipes.

« À terme cela doit permettre de supprimer des tournées. Mais à quel prix ? »

Lebranchu avant Montebourg ?

À son arrivée à Ajaccio en début de soirée, Marylise Lebranchu s’est arrêtée devant la préfecture où l’attendaient les grévistes. Dialogue rapide : « Nous nous adressons à vous parce que vous êtes notre ministre de tutelle », commence un délégué syndical.

« Ce n’est pas moi c’est Arnaud Montebourg mais je vais lui en parler personnellement »le reprend Marylise Lebranchu. Elle assure avoir compris les grandes lignes du problème. Et promet que ce matin, dès 9 heures, l’un de ses plus proches collaborateurs recevra les grévistes pour aborder le dossier plus en détail.

Elle esquisse même un petit sourire lorsque l’un des manifestants l’interpelle : « N’oubliez pas, c’est le peuple de gauche qui est devant vous ! »

Le problème va-t-il atterrir sur le bureau d’Arnaud Montebourg ? Peut-être. Mais il va falloir désormais trouver rapidement une solution. Car au bout de deux mois et malgré ce qui ressemble à un vœu pieux de la direction la sérénité est très très loin d’être à l’ordre du jour.

Et chaque jour qui passe rapproche de plus en plus d’un dérapage grave. Qui peut arriver de n’importe où…

« Pour l’heure, personne n’a répondu aux provocations » disent les grévistes. Pour l’heure aussi, personne n’a « pété les plombs » dans la population.

Jusqu’à quand ?

http://www.cgt-fapt-37.com/2014/07/video-la-poste-la-justice-condamne-les-grevistes-marylise-lebranchu-les-recoit.html

 

source : CGT FAPT 37

Ajaccio : Les facteurs en grève depuis plus d’un mois.

Les facteurs d’Ajaccio sont en grève depuis plus d’un mois pour protester contre un plan de restructuration. Depuis le début, les grévistes subissent une violente campagne de diffamation de la part de la Direction de la Poste.

Le collectif en grève est composé de syndiqués CGT, FO, de sympathisants STC et de non syndiqués, soit 60 personnes. Actuellement, seuls 14 facteurs titulaires travaillent.

Après 3 ans et demi de pseudo dialogue et de pressions managériales, la Poste impose une restructuration qui a été refusée par 96% du personnel (vote organisé en avril 2013 et qui a approuvé le contre-projet proposé par les syndicats).

Cette restructuration est uniquement voulue par le Directeur Régional de la Poste. En refusant pendant 18 jours la médiation demandée par les grévistes, en priorisant le courrier de quelques socioprofessionnels au détriment de la majorité des usagers et en se barricadant derrière les grilles du centre de tri à grand renfort de vigiles et d’huissiers, La Poste a fait le choix de laisser pourrir la situation, en rejetant systématiquement la faute sur les facteurs.

L’union départementale CGT Corse du sud se joint aux grévistes Corses et dénonce les réorganisations destructrices d’emplois, rendant la distribution du courrier aléatoire, conduisant à une dégradation importante des conditions de travail, de la qualité de service et à un malaise profond au sein du personnel.

Dans l’attente d’une sortie de conflit positive pour les salariés et les usagers de La poste, les grévistes appellent les usagers à venir en masse, dès aujourd’hui, réclamer leur courrier au centre de distribution Vittulo.

 

source : CGT

[article] Grève à la poste d’Ajaccio: le blocage persiste

Après 57 jours de grève, aucune issue n’a encore été trouvée au conflit entre les postiers d’Ajaccio et leur direction. Ce matin les grévistes ont bloqué l’entrée du centre de tri du Vittulo avec leurs voitures. Demain, ils essaieront de rencontrer Marylise Lebranchu, leur ministre de tutelle.

Postiers en grève et forces de l'ordre sont face à face au centre de distribution du Vittulo © FTVIASTELLA / Sylvie Wolinsky
© FTVIASTELLA / Sylvie Wolinsky Postiers en grève et forces de l’ordre sont face à face au centre de distribution du Vittulo
57 jours de grève et toujours aucune issue. Ce matin, le conflit à la poste d’Ajaccio a même franchi un nouveau pallier quand, vers 8h, une quarantaine de postiers en grève a bloqué le centre de tri postal du Vittulo avec leurs voitures, empêchant la distribution du courrier en ville. Sur place, les postiers se sont retrouvés face à  une douzaine de CRS chargée de faciliter la circulation du personnel non-gréviste et la distribution du courrier.Tendue, la situation a failli basculer en affrontement au moment de l’arrivée d’une fourrière, chargée de dégager l’accès aux locaux. Mais un compromis a pu être trouvé in extremis, en fin de matinée, les grévistes acceptant de débloquer le centre de tri en échange d’un allégement du cordon de CRS.

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Une partie des salariés a fait valoir son droit de retrait

Aux origines du blocage de ce matin, la décision d’une partie du personnel du centre de tri de Campo Dell’oro de faire valoir leur droit de retrait, la semaine dernière, invoquant de mauvaise conditions de sécurités sur les lieux de travail. Un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) s’est déroulé, hier, pour étudier les plaintes des salariés. Mais la direction de La Poste de Corse, qui juge injustifiés ces droits de retraits a fait part aux délégués du CHSCT de sa volonté de faire appel devant la direction du travail.

Face au blocage, la direction de La Poste a publié un communiqué laconique déplorant la « gêne occasionnée pour la population » et assurant « mettre en oeuvre toutes les solutions possibles pour assurer une distribution du courrier. » Elle a aussi tenu à préciser que la présence des forces de l’ordre les sites de Campo Dell’Oro et du Vittulo n’a été demandée que « dans un souci d’apaisement et de sécurité » et en aucun cas dans le cadre d’une « démarche répressive vis-à-vis des grévistes ».

Voir le communiqué:

La journée de jeudi décisive

La journée de jeudi pourrait bien être décisive. Le tribunal de grande instance d’Ajaccio doit rendre sa décision dans le cadre du contentieux qui oppose les grévistes à leur direction. D’un côté la direction qui réclame la fin de ce qu’elle considère comme une entrave au droit du travail. De l’autre, le personnel en grève, qui demande des dédommagements pour les sept grévistes assignés en justice.

D’ici là, les postiers mobilisés n’entendent pas relâcher la pression. Ils seront à 6h au centre de tri de Campo Dell’Oro et à 8h30 au Vittulo, avant de se rendre à 18h à la rencontre de Marylise Lebranchu, attendue à Ajaccio demain. La ministre de la Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction publique est aussi leur ministre de tutelle.

source : France 3