Estimant ne pas avoir les moyens d’effectuer correctement leur travail, ils se sont mis en grève ce lundi 2 janvier.
Après l’incendie de la plateforme de distribution de La Poste à Aimargues, le 5 septembre dernier, la distribution du courrier avait mis quelques jours à reprendre normalement. Les services avaient été réorganisés dans les locaux de Nîmes Cadereau.
« Malheureusement, les problèmes que nous avions depuis début 2016 se sont encore aggravés depuis, déplore Bruno Schoffit, secrétaire CGT de la plateforme courrier d’Aimargues. Au total, nous avons perdu onze positions de travail : sept en début d’année, deux avant l’été et deux récemment. Seuls trois postes ont été comblés en CDI. »
« 21 tournées sur 39 ont été assurées lundi »
La Poste Languedoc-Roussillon a fait ce lundi après-midi le point de la situation sur le mouvement social des facteurs d’Aimargues. « Un mouvement social touche depuis ce matin 2 janvier le centre courrier d’Aimargues, dont les agents sont provisoirement installés à Nîmes Cadereau, suite à l’incendie de la plateforme courrier d’Aimargues en septembre dernier. »
« Pour autant, 37 des 55 agents d’Aimargues travaillaient normalement ce matin, et 21 tournées de distribution ont été assurées, sur un total de 39. La livraison des colis, le relevage des boîtes à lettres, le départ des courriers et colis, le service de collecte et remise du courrier aux entreprises et l’accueil en bureaux de poste ont été normalement assurés. »
« La direction services-courrier-colis souhaite s’inscrire dans une logique d’échange constructif avec l’ensemble des agents grévistes et leurs représentants. Elle est particulièrement attentive à la situation des agents d’Aimargues pour lesquels elle avait mis en place, en septembre dernier, des moyens spécifiques destinés à pallier les inconvénients de leur délocalisation sur Nîmes. »
« Par ailleurs consciente des attentes légitimes de tous ses clients, la direction du centre d’Aimargues mettra tout en œuvre pour assurer la continuité de service. Elle reste bien sûr ouverte au dialogue avec les organisations professionnelles. »
Le 23 décembre, les postiers d’Aimargues ont donc déposé un préavis de grève qui prenait effet ce lundi 2 janvier, à 6 h 45. « Nous sommes environ 60 agents, et sur les 30 CDI, 22 ont voté une grève illimitée, informe Bruno Schoffit. Et une quinzaine d’agents l’ont reconduite pour ce mardi. »
« Manque de personnel qualifié »
Le tri (majoritairement assuré par des CDI) et la distribution du courrier, déjà perturbés ce lundi, sont de nouveau affectés ce mardi sur le secteur qui recouvre Aimargues, Vergèze, Codognan, Mus, Vauvert, Gallargues, Le Cailar, Beauvoisin et Aigues-Vives.
Selon la CGT, « cela fait neuf mois que La Poste n’a recours qu’à des heures supplémentaires et à des emplois précaires pour pallier à cette situation. Ne respectant pas ainsi les engagements pris (suite à un préavis de grève en mars) de combler le plus rapidement possible des vacances par des emplois pérennes. Le manque de personnel qualifié ne permet plus de former correctement les jeunes recrues. Il arrive même que des CDD forment d’autres CDD. »
Après l’incendie, « le redécoupage des tournées a été fait sans tenir compte de la réalité du terrain et des temps de parcours, et sans concertation avec les facteurs concernés. Cette situation rend de plus en plus difficile l’exécution de notre tâche et entrave fortement la qualité de service ».
« Les priorités sont l’embauche de personnel et des accompagnements physiques lors des tournées qui sont surdimensionnées »
Une première rencontre avec le directeur adjoint d’établissement n’a rien donné le 29 décembre. « Mais des engagements importants pris par La Poste n’ont pas été retranscrits dans le compte rendu qui nous a été remis, rendant impossible pour nous l’acceptation et la signature de cet avis, et nous contraignant à maintenir la grève », ajoute Bruno Schoffit.
Un nouveau rendez-vous n’a pas été plus concluant ce lundi 2 janvier avec le responsable d’établissement. Une troisième entrevue est prévue ce mardi matin pour dénouer la situation. Pour le secrétaire de section CGT, « les priorités sont l’embauche de personnel et des accompagnements physiques lors des tournées qui sont surdimensionnées. Car depuis quelque temps, les accidents, maladies et malaises sont en augmentation ».
(source : Midi Libre)