Paris. La grève s’étend à la Poste

Les agents de trois bureaux de Paris 13e restent mobilisés contre les suppressions de postes.

 

Vingt-huitième jour de grève à La Poste. Depuis le 7 septembre, trois bureaux du 13e arrondissement de Paris, Jeanne-d’Arc, Rive-Gauche et Patay, sont mobilisés à plus de 80 % à l’appel de la CGT, de SUD et de FO contre les suppressions de quatre emplois. Comme l’explique Sylvie Amiot, de SUD postaux Paris, « cela équivaudrait à la disparition de 10 % du personnel !

Après négociation, la direction nous a juste proposé de conserver un poste et de rajouter des automates, ce n’est pas ça qui va améliorer la situation de ces bureaux de quartiers populaires déjà en sous-effectif ».

Les discussions sont donc au point mort avec la direction. Pour casser la fronde, La Poste n’a pas hésité à modifier les horaires d’ouverture des agences en question et à recruter en masse des intérimaires… Les syndicats l’ont d’ailleurs assignée au tribunal administratif pour entrave. « Quand un postier est malade dans un bureau, la direction refuse de recourir aux intérimaires, mais pour la grève, oui », s’indigne Sylvie Amiot.

Comme La Poste persiste à faire la sourde oreille, le mouvement au long cours s’étend. Un préavis de grève illimité est déposé aujourd’hui dans tous les bureaux du 13e mais aussi du 5e arrondissement. Les agences de ce dernier arrondissement étant touchées par la fermeture de Paris-Austerlitz (13e). Face à ces restructurations en cascade dans la capitale, les postiers se serrent les coudes. Un rassemblement est organisé aujourd’hui à 10 heures devant la mairie du 13e.

(source : l’humanité)

La direction de la Poste remplace illégalement des grévistes par des intérimaires

 

C’est un des multiples conflits qui touchent les centres de distribution de la Poste. Une douzaine de facteurs du centre de courrier de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales, sont en grève depuis le 30 novembre pour contester un nouveau plan de restructuration. Celui-ci se traduirait par la disparition de trois emplois sur le site, ce qui augmenterait la charge de travail des autres. Or, dès début en décembre, la grève à peine commencée, la Poste a fait appel à dix-neuf des travailleurs intérimaires pour remplacer les grévistes du centre de Rivesaltes.

Si la Poste fait régulièrement appel à d’autres salariés du groupe, en particulier des cadres, pour assurer la distribution du courrier même en cas de conflit social, embaucher des intérimaires pour le faire est illégal. « Il est interdit de recourir au travail temporaire pour remplacer un salarié dont le contrat de travail est suspendu à la suite d’un conflit collectif de travail », stipule le Code du travail. Un inspecteur du travail est venu constater l’infraction le 4 décembre dernier. « L’absence au travail de salariés grévistes a créé un accroissement d’activité ; cet accroissement d’activité a été réglé par l’embauche de salariés intérimaires. Ces faits sont réprimés d’une amende de 3750 euros », signale un inspecteur du travail de Perpignan au directeur du site dans un courrier daté du 4 janvier 2016, que Basta ! s’est procuré.

« Sur tous les sites, c’est la même souffrance »

Qu’importe l’illégalité pour la direction de l’entreprise publique. Un délégué syndical de l’entreprise d’intérim Start People, qui avait tenté d’alerter la Poste et ses collègues intérimaires sur l’illégalité de la procédure, se retrouve aujourd’hui menacé de licenciement pour faute lourde. La Poste l’accuse d’agression et d’entrave au travail des non grévistes. Ce que conteste les représentants syndicaux du site des Pyrénées-Orientales, qui ont décidé de poursuivre leur grève vendredi 5 février, suite à l’échec d’une nouvelle rencontre avec la direction. « La poste ne propose que des renforts en CDD ponctuels pour laisser souffler les collègues, explique Jean-Michel Sol, délégué Sud-PTT dans le département.C’est vrai qu’il y a une baisse du volume de courrier comme le dit la direction, mais pas au niveau des suppressions de postes. Les conséquences pour les postiers, ce sont des souffrances physiques et mentales, et des risques pris sur la route pour pouvoir finir les tournées. Sur tous les sites, c’est la même souffrance. Les conflits sont très durs et très longs sur la distribution du courrier. »

Un autre conflit touche le site postal voisin de Cabestany depuis deux mois. Le mouvement s’est propagé au centre de Mouzillon en Loire-Atlantique, fin janvier. À Creil, dans l’Oise, une grève de plus d’un mois s’est terminée début janvier. À Neuilly, dans les Hauts-de-Seine, les postiers ont fait grève pendant près de trois mois fin 2015. Au printemps dernier, un conflit avait duré 98 jours à Thuir, près de Perpignan. Un mouvement vient d’être lancé en Dordogne.

À chaque fois, ce sont les restructurations des services de tri qui sont en causes. « Il y a une recrudescence des conflits liés au problèmes d’organisation. La poste dit qu’il faut supprimer des emplois sur certains sites, et donne à côté aux postiers des taches en plus de communication sur les nouveaux services proposés, rapporte Pascal Panozzo, responsable fédéral Sud PTT. Il y a des restructurations des sites tous les deux ans. Mais c’est en fait une réorganisation permanente. » C’est le prix à payer pour réaliser le « plan stratégique » de l’entreprise qui vise à « conquérir l’avenir » tout en supprimant des milliers d’emplois chaque année.

(source : bastamag)

Les bureaux de poste du Hainaut et de Liège partent en grève pour protester contre les mesures antigrèves de la direction

Après les centres de tri de bpost, c’est au tour des bureaux de distribution de partir en grève, « en réaction à la décision de l’entreprise de saisir la justice pour obtenir la levée des piquets » et celle d’engager des intérimaires pour pallier à la défection des grévistes, a indiqué mardi matin André Blaise (CSC).

Sur le terrain, les bureaux de Liège A, Seraing, Herstal, Awans, Neupré et Flémalle ont débrayé en région liégeoise. Dans le Hainaut, les bureaux de La Louvière, Binche, Manage, Ath et Tournai sont fermés, ceux de Charleroi 1 et de Mons ne fonctionnant que partiellement.

« La nuit a été calme à la suite des astreintes imposées par la justice. Les camions sont sortis des centres de tri mais mardi matin, ce sont les distributeurs qui ont embrayé en réaction aux provocations de la direction qui, outre le fait d’avoir saisi les tribunaux, a également engagé des intérimaires pour résorber les retards liés à la grève », a pointé le responsable du syndicat chrétien.

Selon ce dernier, il est possible que le mouvement s’étende à d’autres bureaux au fil de la journée.

Le personnel de l’entreprise mène des actions de grève depuis la semaine passée pour protester contre le plan MSO qui prévoit entre autres que le travail du samedi soit assimilé à un travail de semaine, entraînant la suppression des deux heures de compensation accordées aux salariés pour le travail de week-end et leur remplacement par une prime nette annuelle de 240 euros. Ce plan devrait être avalisé jeudi au cours d’une commission paritaire.

(source : RTL)

Bpost : Des bureaux de poste en grève ou en effectifs réduits

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Les bureaux de distribution de bpost à Manage et à Nivelles sont complètement à l’arrêt ce mercredi matin et de nombreux autres bureaux fonctionnent en effectifs réduits. Un rassemblement est par ailleurs prévu demain/jeudi matin, de 9 à 11h00, Place de la Monnaie à Bruxelles, a indiqué André Blaise (CSC Transcom).

« Ce mercredi matin, les bureaux de Manage et de Nivelles sont complètement à l’arrêt. Et on compte des grévistes dans de nombreux autres bureaux ainsi que dans les centres de tri », a précisé le responsable du syndicat chrétien.

Intérim
Quant aux intérimaires engagés par bpost pour résorber les retards liés à la grève, ils ont quitté l’entreprise, a poursuivi André Blaise. Cette décision de bpost avait suscité la colère de la CSC qui pointait une manoeuvre « illégale ». « Nous examinons actuellement tous les recours juridiques possibles contre cette façon de faire », a encore déclaré le syndicaliste.

Actions de grève
Les travailleurs de bpost mènent des actions de grève depuis la semaine passée pour protester contre le plan MSO qui prévoit entre autres que le travail du samedi soit assimilé à un travail de semaine, entraînant la suppression des deux heures de compensation accordées aux salariés pour le travail de week-end et leur remplacement par une prime nette annuelle de 240 euros.

Ce plan devrait être avalisé demain/jeudi au cours d’une commission paritaire.

(source : 7 sur 7)